Ainsi ai-je entendu : une fois, le Bienheureux séjournait dans le bois de Sālas dit Gōsiṅga, avec beaucoup d’auditeurs, parmi les anciens célèbres, l’Āyasmanta Sāriputta, l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna, l’Āyasmanta Anuruddha, l’Āyasmanta Rèvata, l’Āyasmanta Ānanda, et encore d’autres célèbres auditeurs anciens.

En ce temps-là, un jour, l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna, dans l’après-midi, s’étant levé de son repos solitaire, s’approcha de l’endroit où se trouvait l’Āyasmanta Mahā-Kassapa. S’étant approché, il dit à l’Āyasmanta Mahā-Kassapa : « Ô frère Kassapa, approchons-nous de l’endroit où se trouve l’Āyasmanta Sāriputta, pour écouter la Doctrine ».

« Très bien, frère », répondit l’Āyasmanta Mahā-Kassapa à l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna.

Ensuite, l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna, l’Āyasmanta Mahā-Kassapa et l’Āyasmanta Anuruddha s’approchèrent de l’endroit où se trouvait l’Āyasmanta Sāriputta, pour écouter la Doctrine.

L’Āyasmanta Ānanda vit de loin l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna, l’Āyasmanta Mahā-Kassapa et l’Āyasmanta Anuruddha qui approchaient de l’endroit où se trouvait l’Āyasmanta Sāriputta, pour écouter la Doctrine. Les ayant vus, l’Āyasmanta Ānanda s’approcha de l’endroit où se trouvait l’Āyasmanta Rèvata. S’étant approché, il dit à l’Āyasmanta Rèvata : « Ces hommes bons, ô frère, s’approchent de l’endroit où se trouve l’Āyasmanta Sāriputta, pour écouter la Doctrine. Nous aussi, approchons-nous de l’endroit où se trouve l’Āyasmanta Sāriputta pour écouter la Doctrine. »

« Très bien, frère », répondit l’Āyasmanta Rèvata à l’Āyasmanta Ānanda. Ensuite, l’Āyasmanta Rèvata et l’Āyasmanta Ānanda s’approchèrent de l’endroit où se trouvait l’Āyasmanta Sāriputta, pour écouter la Doctrine.

L’Āyasmanta Sāriputta vit de loin l’Āyasmanta Ānanda et l’Āyasmanta Rèvata qui venaient [vers lui]. Les ayant vus, il dit à l’Āyasmanta Ānanda : « Venez, Āyasmanta Ānanda. Bienvenue à l’Āyasmanta Ānanda, l’aide accompagnateur du Bienheureux qui fréquente de très près le Bienheureux. Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est charmant, ô frère Ānanda. C’est une nuit de clarté. Les arbres Sālas sont pleins de fleurs. Une odeur semblable au parfum divin se diffuse dans le vent. À votre avis, ô frère Ānanda, par la présence de quelle sorte de bhikkhu ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? »

L’Āyasmanta Ānanda dit : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, ce bhikkhu doit être quelqu’un qui a beaucoup entendu, quelqu’un qui porte ce qu’il a appris, quelqu’un qui collecte ce qu’il a entendu, quelqu’un qui a beaucoup appris, les doctrines bonnes en leur début, bonnes en leur milieu, bonnes en leur fin, bonnes dans leur lettre et leur esprit, exaltant la conduite sublime parfaitement pleine et parfaitement pure. Il doit être quelqu’un qui porte lesdites doctrines en mémoire, ayant bien exercé leurs mots, ayant bien systématiquement réfléchi à leur sujet, ayant pénétré ces doctrines par la vue correcte. Il doit être quelqu’un qui est capable de prêcher devant quatre groupes, sans coupures, à travers les lignes et les phrases correctes et fluides, afin d’éliminer complètement les tendances latentes [chez ses auditeurs]. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Cela étant dit, l’Āyasmanta Sāriputta s’adressa à l’Āyasmanta Rèvata : « Ô frère Rèvata, l’Āyasmanta Ānanda s’est exprimé selon sa propre expérience vécue. Maintenant, je vous pose la même question : « Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est très charmant, ô frère Rèvata. C’est une nuit de clarté. Les arbres Sālas sont pleins de fleurs. Une odeur semblable au parfum divin se diffuse dans le vent. À votre avis, ô frère Rèvata, par la présence de quelle sorte de bhikkhu le bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? »

L’Āyasmanta Rèvata dit : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, ce bhikkhu doit être quelqu’un qui chérit les exercices mentaux pratiqués en solitude, qui est attaché aux exercices mentaux pratiqués en solitude, qui est pourvu de quiétude profonde de la pensée, qui n’est pas éloigné des jhānas, qui est pourvu d’introspection, qui fréquente les lieux solitaires.C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Cela étant dit, l’Āyasmanta Sāriputta s’adressa à l’Āyasmanta Anuruddha et dit : « Ô frère Anuruddha, l’Āyasmanta Rèvata s’est exprimé selon sa propre expérience vécue. Maintenant, je vous pose la question : « Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est très charmant, ô frère Anuruddha. C’est une nuit de clarté. Les arbres Sālas sont pleins de fleurs. Une odeur semblable au parfum divin se diffuse dans le vent. À votre avis, ô frère Anuruddha, par la présence de quelle sorte de bhikkhu ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? »

L’Āyasmanta Anuruddha dit : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, ce bhikkhu doit être quelqu’un qui possède l’œil surhumain qui dépasse la capacité visuelle de l’œil humain ordinaire. Ainsi, il voit des milliers de milliers de systèmes planétaires. Supposons, ô frère Sāriputta, qu’un homme qui a des yeux, et qui, monté sur la terrasse d’un grand bâtiment, voit des milliers de toits pentus. De même, ô frère Sāriputta, ce bhikkhu pourvu de l’œil surhumain qui dépasse la capacité visuelle de l’œil humain ordinaire voit des milliers de milliers de systèmes planétaires. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Cela étant dit, l’Āyasmanta Sāriputta s’adressa à l’Āyasmanta Mahā-Kassapa et dit : « Ô frère Kassapa, l’Āyasmanta Anuruddha s’est exprimé selon sa propre expérience vécue. Maintenant, je vous pose la question : « Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est très charmant, ô frère Kassapa. C’est une nuit de clarté. Les arbres Sālas sont pleins de fleurs. Une odeur semblable au parfum divin se diffuse dans le vent. À votre avis, ô frère Kassapa, par la présence de quelle sorte de bhikkhu le bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? »

L’Āyasmanta Mahā-Kassapa dit : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, ce bhikkhu doit être quelqu’un qui vit dans la forêt et qui fait l’éloge de la vertu consistant à vivre dans la forêt, qui vit lui-même avec de la nourriture reçue dans le bol à aumône et qui fait l’éloge de la vertu consistant à vivre avec la nourriture reçue dans le bol à aumône ; qui s’habille lui-même de vêtements préparés avec des haillons, et qui loue comme vertu le fait de s’habiller de vêtements préparés avec des haillons ; qui vit lui-même avec les trois cīvaras et qui loue comme vertu le fait d’utiliser uniquement trois cīvaras ; qui a lui-même peu de besoins et qui loue comme vertu le fait d’avoir peu de besoins ; qui a lui-même un mental satisfait et qui loue comme vertu le fait d’avoir un mental satisfait ; qui lui-même demeure éloigné de la foule et qui loue comme vertu le fait de demeurer loin de la foule ; qui lui-même reste sans trop de contacts avec des familles et qui loue comme vertu le fait de vivre sans trop de contacts avec des familles ; qui lui-même est capable d’un effort énergique et qui loue comme vertu le fait d’un effort énergique ; qui est lui-même pourvu de la maîtrise des sens et qui loue comme vertu le fait de posséder la maîtrise des sens ; qui est lui-même pourvu de la concentration mentale et qui loue comme vertu le fait de posséder la concentration mentale ; qui est lui-même pourvu de la sagesse et qui loue comme vertu le fait de posséder la sagesse ; qui est lui-même pourvu de la délivrance et qui loue comme vertu le fait de posséder la délivrance ; qui est lui-même pourvu de la vision réaliste sage concernant la délivrance et qui loue comme vertu le fait de posséder la vision réaliste sage concernant la délivrance. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Cela étant dit, l’Āyasmanta Sāriputta s’adressa à l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna et dit : « Ô frère Moggallāna, l’Āyasmanta Mahā-Kassapa s’est exprimé selon sa propre expérience vécue. Maintenant, je vous pose la question : « Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est très charmant, ô frère Moggallāna. C’est une nuit de clarté. Les arbres Sālas sont pleins de fleurs. Une odeur semblable au parfum divin se diffuse dans le vent. À votre avis, ô frère Moggallāna, par la présence de quelle sorte de bhikkhu ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? »

L’Āyasmanta Mahā-Moggallāna dit : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, si deux bhikkhus ensemble discutent sur la doctrine profonde, l’un l’autre posent des questions, chacun pose des questions, chacun résout la question posée ; aucun ne dissimule, et la discussion continue. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Ensuite, l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna dit à l’Āyasmanta Sāriputta : « Nous tous, ô frère Sāriputta, nous nous sommes exprimés et cela chacun selon sa propre expérience vécue. Maintenant, nous vous posons la même question : « Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est très charmant, ô frère Sāriputta. C’est une nuit de clarté. Les arbres Sālas sont pleins de fleurs. Une odeur semblable au parfum divin se diffuse dans le vent. Le vent. À votre avis, ô frère Sāriputta, par la présence de quelle sorte de bhikkhu ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? »

L’Āyasmanta Sāriputta dit : « Dans ce cas, ô frère Moggallāna, ce bhikkhu est quelqu’un qui domine son mental, mais il n’est pas sous la domination de son mental : lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la matinée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la mi-journée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère à la fin de l’après-midi, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère. Supposons, ô frère Moggallāna, un roi ou un grand ministre royal dont le coffre à vêtements soit plein d’habits de couleurs diverses. Alors, s’il veut porter une paire de vêtements pendant la matinée, il porte cette paire de vêtements pendant la matinée. S’il veut porter une autre paire de vêtements pendant la mi-journée, il porte cette paire de vêtements pendant la mi-journée. S’il veut porter une autre paire de vêtements pendant la fin d’après-midi, il porte cette paire de vêtements pendant la fin d’après-midi. De même, ô frère Moggallāna, ce bhikkhu est quelqu’un qui domine son mental, mais il n’est pas sous la domination de son mental : lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la matinée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la mi-journée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère à la fin de l’après-midi, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Moggallāna, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Ensuite, l’Āyasmanta Sāriputta s’adressa à ces Āyasmantas et dit : « Nous tous, ô frères, nous nous sommes exprimés et cela, chacun selon sa propre expérience vécue. Maintenant, approchons-nous de l’endroit où se trouve le Bienheureux et informons-le de notre discussion. Si le Bienheureux dit quelque chose à ce propos, gardons-la dans notre mémoire. »

« Très bien, frère », répondirent ces Āyasmantas à l’Āyasmanta Sāriputta.

Ensuite, tous ces Āyasmantas s’approchèrent de l’endroit où se trouvait le Bienheureux. S’étant approchés, ils rendirent hommage au Bienheureux, puis s’assirent à l’écart sur un côté. S’étant assis, l’Āyasmanta Sāriputta dit au Bienheureux : « Vénéré, j’ai vu de loin l’Āyasmanta Ānanda et l’Āyasmanta Rèvata arrivant pour écouter la Doctrine. Les ayant vus, j’ai dit à l’Āyasmanta Ānanda : « Venez, Āyasmanta Ānanda. Bienvenue à l’Āyasmanta Ānanda, l’aide-accompagnateur du Bienheureux qui fréquente de très près le Bienheureux. Ô frère Ānanda, ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est charmant. C’est une nuit de clarté. Les arbres Sālas sont pleins de fleurs. Une odeur semblable au parfum divin se diffuse dans le vent. À votre avis, ô frère Ānanda, par la présence de quelle sorte de bhikkhu le bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? » Il m’a répondu : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, un bhikkhu doit être quelqu’un qui avait beaucoup entendu, quelqu’un qui porte ce qu’il avait appris, quelqu’un qui collecte ce qu’il avait entendu, […]. Il doit être quelqu’un qui est capable de prêcher devant quatre groupes, sans coupures, à travers les lignes et les phrases correctes et faciles, afin d’éliminer complètement les tendances latentes [chez ses auditeurs]. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Le Bienheureux dit : « Très bien, ô Sāriputta, très bien. Pour exprimer correctement son opinion, en vous répondant, Ānanda pouvait dire exactement cela. Quant à Ānanda, ô Sāriputta, il est quelqu’un qui a beaucoup entendu, quelqu’un qui porte ce qu’il a appris, quelqu’un qui collecte ce qu’il a entendu, quelqu’un qui a beaucoup appris, les doctrines bonnes en leur début, bonnes en leur milieu, bonnes en leur fin, bonnes dans leur lettre et leur esprit, exaltant la conduite sublime parfaitement pleine et parfaitement pure. Il est quelqu’un qui porte lesdites doctrines en mémoire, ayant bien exercé leurs mots, ayant bien systématiquement réfléchi à leur sujet, ayant pénétré ces doctrines par la vue correcte. Il est quelqu’un qui est capable de prêcher devant quatre groupes, sans coupures, à travers les lignes et les phrases correctes et faciles, afin d’éliminer complètement les tendances latentes [chez ses auditeurs]. »

Cela étant dit par l’Āyasmanta Ānanda, Vénéré, moi, j’ai dit à l’Āyasmanta Rèvata : « Ô frère Rèvata, […]. Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est charmant. […]. À votre avis, ô frère Rèvata, par la présence de quelle sorte de bhikkhu le bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? » Il m’a répondu : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, un bhikkhu doit être quelqu’un qui chérit les exercices mentaux pratiqués en solitude, qui est pourvu de quiétude profonde de la pensée, qui n’est pas éloigné des jhānas, qui est pourvu d’introspection, qui fréquente de plus en plus des lieux solitaires. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Le Bienheureux dit : « Très bien, ô Sāriputta, très bien. Pour exprimer correctement son opinion, en vous répondant, Rèvata pouvait dire exactement cela. Quant à Rèvata, ô Sāriputta, il est quelqu’un qui chérit les exercices mentaux pratiqués en solitude, qui est pourvu de quiétude profonde de la pensée, qui n’est pas éloigné des jhānas, qui est pourvu d’introspection, qui fréquente de plus en plus des lieux solitaires. »

Cela étant dit par l’Āyasmanta Rèvata, Vénéré, moi, j’ai dit à l’Āyasmanta Anuruddha : Ô frère Anuruddha, […] Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est charmant. […] À votre avis, ô frère Anuruddha, par la présence de quelle sorte de bhikkhu le bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? » Il m’a répondu : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, ce bhikkhu doit être quelqu’un qui possède l’œil surhumain pur qui dépasse la capacité visuelle de l’œil humain ordinaire. Ainsi, il voit des milliers de milliers de systèmes planétaires. Supposons, ô frère Sāriputta, un homme qui a des yeux, monté sur la terrasse d’un grand bâtiment, voit des milliers de toits pentus. De même, ô frère Sāriputta, ce bhikkhu est pourvu de l’œil surhumain pur qui dépasse la capacité visuelle de l’œil humain ordinaire. Ainsi, il voit des milliers de milliers de systèmes planétaires. »

Le Bienheureux dit : « Très bien, ô Sāriputta, très bien. Pour exprimer correctement son opinion, en vous répondant, Anuruddha pouvait dire exactement cela. Quant à Anuruddha, ô Sāriputta, il est quelqu’un qui voit des milliers de milliers de systèmes planétaires par son œil surhumain pur qui dépasse la capacité visuelle de l’œil humain ordinaire. »

Cela étant dit par l’Āyasmanta Anuruddha, Vénéré, moi, j’ai dit à l’Āyasmanta Mahā-Kassapa : « Ô frère Kassapa, [….] Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est charmant. […] À votre avis, ô frère Kassapa, par la présence de quelle sorte de bhikkhu bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? » Il m’a répondu : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, ce bhikkhu doit être quelqu’un qui vit dans la forêt et qui fait l’éloge de la vertu consistant à vivre dans la forêt, qui vit lui-même avec de la nourriture reçue dans le bol à aumône et qui fait l’éloge de la vertu consistant à vivre avec la nourriture reçue dans le bol à aumône ; qui s’habille lui-même de vêtements préparés avec des haillons, et qui loue comme vertu le fait de s’habiller de vêtements préparés avec des haillons ; qui vit lui-même avec les trois cīvaras et qui loue comme vertu le fait d’utiliser uniquement trois cīvaras ; qui a lui-même peu de besoins et qui loue comme vertu le fait d’avoir peu de besoins ; qui a lui-même un mental satisfait et qui loue comme vertu le fait d’avoir un mental satisfait ; qui lui-même demeure éloigné de la foule et qui loue comme vertu le fait de demeurer loin de la foule ; qui lui-même reste sans trop de contacts avec des familles et qui loue comme vertu le fait de vivre sans trop de contacts avec des familles ; qui lui-même est capable d’un effort énergique et qui loue comme vertu le fait d’un effort énergique ; qui est lui-même pourvu de la maîtrise des sens et qui loue comme vertu le fait de posséder la maîtrise des sens ; qui est lui-même pourvu de la concentration mentale et qui loue comme vertu le fait de posséder la concentration mentale ; qui est lui-même pourvu de la sagesse et qui loue comme vertu le fait de posséder la sagesse ; qui est lui-même pourvu de la délivrance et qui loue comme vertu le fait de posséder la délivrance ; qui est lui-même pourvu de la vision réaliste sage concernant la délivrance et qui loue comme vertu le fait de posséder la vision réaliste sage concernant la délivrance. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Le Bienheureux dit : « Très bien, ô Sāriputta, très bien. Pour exprimer correctement son opinion, en vous répondant, Kassapa devait dire exactement cela. Quant à Kassapa, ô Sāriputta, il est quelqu’un qui vit dans la forêt et qui loue comme vertu le fait de vivre dans la forêt, qui vit lui-même avec de la nourriture reçue dans le bol à aumônes, […] qui est lui-même pourvu de la délivrance et qui loue comme vertu le fait de posséder la délivrance ; qui est lui-même pourvu de la vision réaliste sage concernant la délivrance et qui loue comme vertu le fait de posséder la vision réaliste sage concernant la délivrance. »

Cela étant dit par l’Āyasmanta Mahā-Kassapa, Vénéré, moi, j’ai dit à l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna : « Ô frère Moggallāna, […] ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est charmant. […] À votre avis, ô frère Moggallāna, par la présence de quelle sorte de bhikkhu le bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? » Il m’a répondu : « Dans ce cas, ô frère Sāriputta, si deux bhikkhus ensemble discutent sur la doctrine profonde, l’un l’autre, chacun pose des questions, chacun résout la question posée ; aucun ne dissimule et la discussion continue. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Le Bienheureux dit : « Très bien, ô Sāriputta, très bien. Pour exprimer correctement son opinion, en vous répondant, Moggallāna devait dire exactement cela. Quant à Moggallāna, ô Sāriputta, il est quelqu’un doué dans l’exhortation à suivre la Doctrine. »

Cela étant dit, l’Āyasmanta Mahā-Moggallāna dit au Bienheureux : « Moi, Vénéré j’ai dit à l’Āyasmanta Sāriputta : « Nous tous, ô frère Sāriputta, nous nous sommes exprimés et cela chacun selon sa propre expérience vécue. Maintenant, nous vous posons la question : « Ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est très charmant, ô frère Sāriputta. C’est une nuit de clarté. Les arbres Sālas sont pleins de fleurs. Une odeur semblable au parfum divin, se diffuse dans le vent. À votre avis, ô frère Sāriputta, par la présence de quelle sorte de bhikkhu ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est-il illuminé ? » Il m’a répondu : « Dans ce cas, ô frère Moggallāna, ce bhikkhu est quelqu’un qui domine son mental, mais il n’est pas sous la domination de son mental : lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la matinée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la mi-journée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère à la fin de l’après-midi, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère. Supposons, ô frère Moggallāna, un roi ou un grand ministre royal dont le coffre à vêtements soit plein d’habits de couleurs diverses. Alors, s’il veut porter une paire de vêtements pendant la matinée, il porte cette paire de vêtements pendant la matinée. S’il veut porter une autre paire de vêtements pendant la mi-journée, il porte cette paire de vêtements pendant la mi-journée. S’il veut porter une autre paire de vêtements pendant la fin d’après-midi, il porte cette paire de vêtements pendant la fin d’après-midi. De même, ô frère Moggallāna, ce bhikkhu est quelqu’un qui domine son mental, mais il n’est pas sous la domination de son mental : lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la matinée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la mi-journée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère à la fin de l’après-midi, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère. C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô frère Moggallāna, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Le Bienheureux dit : « Très bien, ô Moggallāna, très bien. Pour exprimer correctement son opinion, en vous répondant, Sāriputta devait dire exactement cela. Quant à Sāriputta, ô Moggallāna, il est quelqu’un qui domine son mental, mais il n’est pas sous la domination de son mental : lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la matinée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère pendant la mi-journée, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère ; lorsqu’il veut passer son temps dans une demeure jhānique ou dans une Sphère à la fin de l’après-midi, il est capable de passer son temps dans cette demeure jhānique ou dans cette Sphère. »

Cela étant dit, l’Āyasmanta Sāriputta demanda : « Vénéré, parmi ces paroles, quelle est la plus juste ? »

Le Bienheureux dit : « Toutes ces paroles, ô Sāriputta, sont justes dans tel ou tel contexte explicatif. Pourtant, écoutez ma parole aussi à propos du bhikkhu dont la présence illumine le bois de Sālas dit Gōsiṅga. Dans ce cas, ô Sāriputta, un bhikkhu, étant revenu de sa tournée d’aumône [de la nourriture], après son repas, dans l’après-midi, s’assied en repliant et croisant ses jambes, posant son corps bien droit, fixant son attention, en se disant : “Je m’assois dans cette posture et je n’abandonne pas cette posture tant que ma pensée n’est pas libérée de tous les écoulements mentaux toxiques.” C’est par la présence d’un tel bhikkhu, ô Sāriputta, que ce bois de Sālas dit Gōsiṅga est illuminé. »

Ainsi parla le Bienheureux. Ces Āyasmantas, heureux, se réjouirent des paroles du Bienheureux.

The Middle Discourses

|_A. The First Fifty

|__IV. The Greater Chapter on Pairs

MN32. Dans le bois de Gōsiṅga : 2ème récit

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